Le Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, Mohammad ben Abdul Karim Alissa,  appelle au dialogue interculturel dans un souci de compréhension et de rapprochement, afin de corriger les idées reçue, de passer outre les préjugés, de confronter les convictions et pensées entre elles. 

Alissa a réfuté, dans un long entretien avec le magazine «Al-Rajoul», les arguments des prôneurs du discours «plein de haine, de racisme et de sectarisme, alors que la problématique centrale et fondamentale est mise de côté», sans viser qui que ce soit en particulier, il décrit les partisans de ce discours comme des personne manquant totalement de lucidité ».

Il a souligné que certains qui prétendent appartenir à l'Islam ont clairement contribué à l'escalade de ce que l'on appelle «l'islamophobie», que ce soit par le discours du fanatisme, de l'extrémisme ou du terrorisme. Il a poursuivi en déclarant : "Tout le monde, malheureusement use de l’interprétation fallacieuse des textes juridiques pour appuyer leur approche, et c'est porter préjudice à ces textes d’agir de la sorte ». 

Le Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, cheikh  Mohammad ben Abdul Karim Alissa, durant son entretien avec le rédacteur en chef Muhammad Fahd Al-Harithi, a répondu à ceux qui prétendent que : « La religion est une partie du problème, en leur rétorquant : «La religion est l'un des piliers importants de la solution, de par son  grand impact dans les esprits ; de même pour les programmes éducatifs qui ont un grand impact dans le monde». Il a expliqué qu'il appelle encore plus au renforcement des programmes qui prônent le fondement de la coexistence, en disant: "Le monde islamique est tenu d'entreprendre des approches qui promeuvent les valeurs de coexistence, de paix et de respect de l'autre, c’est dans cette optique que nous nous situons et nous appelons à les renforcer encore plus." 

D'autre part, il a attiré l'attention sur l'importance de travailler sur la formation de l'enseignant, car la base est d’avoir un enseignant qui croit au message et à l'objectif, ainsi il sera plus facile de faire parvenir les enseignements ».

Le Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, Cheikh Mohammad Alissa à la conférence de la Ligue aux Nations Unies 

 Alissa a révélé que la Ligue islamique mondiale organisera une conférence mondiale aux Nations Unies à la fin de cet été dont le thème  "La lutte contre le discours de haine" sera l'un des axes principaux des sujets traités.  

 

Concernant sa vision et le message en lequel il croit, il a déclaré: « C'est le message de l'Islam dans ses valeurs profondes de modération, une religion universaliste qui s’adapte à tout lieu et toute époque, et dans un un deuxième temps, cette vision prend forme par le dialogue, le débat dans les thèses religieuses, idéologiques et dans les droits de l'homme ». 

   

Alissa a rappelé une déclaration du prince héritier Mohammed ben Salman : «Nous détruirons l'extrémisme, nous avons parfaitement conscience qu'il existe une volonté de changer la modération sur laquelle le Royaume d'Arabie saoudite a été fondé, dans un travail organisé et dangereux, pour dériver vers l'extrémisme, pour changer le cours de la vie normale, sur le plan religieux et social, et en diminuant l’ouverture aux autres prônée la loi islamique ».

 

En ce qui concerne l’appareil juridique du Royaume (sachant que Alissa a occupé le poste de Ministre de la justice) ce dernier a assuré au magazine "Al-Rajoul" que "l’appareil juridique du Royaume est entre de bonnes mains et n'a cessé de se développer depuis les débuts de sa première mise en place il y a environ 90 ans ». 

 

Le Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, cheikh Mohammad ben AbdelKarim Alissa, a révélé que la vision du Royaume 2030  a permis de  considérablement concrétiser l’ambition de développement du système juridique, ceci qui a rendu les responsabilités plus grandes encore et les efforts à faire encore plus conséquents. Il a expliqué que le prince Mohammad bin Salman est à l’origine d'un certain nombre de projets de développement très importants dans le système juridique, comme en témoigne le fond de pension alimentaire qui a été mis en place ». 

 

Dans un autre domaine, Alissa a exprimé son opinion sur la question de la mixité : « Quiconque affirme que la mixité est totalement permise ou totalement interdite, se trompe dans le jugement juridique islamique et par là-même se contredit».  Il explique qu'un homme ou une femme ne peut disparaître de l'existence, et dans des endroits tels les marchés et les lieux publics, dans lesquels la mixité est un élément normal. 

 

Concernant ses centres d’intérêts personnels, Alissa a déclaré : « À l'exception des obligations sociales, je me consacre à la connaissance et à la lecture, j’assiste rarement aux événements, que ce soit dans la sphère privée ou publique, et j’en suis excusé ; car  c'est mon style de vie, le temps presse, les engagements sont plus nombreux et mes centres d’intérêt sont la lecture, l'analyse, la discussion, le dialogue philosophique et idéologique ».

 

Mohammad bin Abdul Karim Alissa a indiqué qu'il consacre la majeure partie de son temps au travail et qu’il n’avait pas pris de congé depuis près de trente ans: «Jusqu'au week-end, je le passe au travail, et la famille apprécie cela, en même temps je leur donne toute liberté d'aller avec les proches, et je passe du temps avec eux à la maison, et parfois je vais dans certains restaurants en famille ». 

 

Quant à la relation avec les enfants, il a déclaré: «Je peux dire que je suis plutôt un conseiller pour eux, et j'évite d'avoir de leur donner le sentiment d’être trop derrière eux. Je leur donne des conseils et ils sont libres de choisir ». Concernant son ambition, il explique vouloir supprimer l'image négative (en particulier en Occident) dont  l'Islam est perçu, et que les musulmans comprennent la vérité de leur religion, en ce qui concerne la coexistence, l’amour et la tolérante avec tous ».